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jeudi 13 décembre 2007

Le Lambahoany (pagne;paréo)

" LAMBAH0ANY "

Impossible quand on arrive à Mahajanga (Majunga) par route de ne pas être fasciné par les multiples pavillons où flottent par centaines les "lambahoany", gonflés par le "Varatraza " ou le "Talio" (vents dominants).
Ce n'est qu'une première rencontre. Les lambahoany sont omniprésents à Majunga.
Le lambahoany est une pièce de tissu, généralement en coton de 1,50 m sur 1 mètre, qui comporte la particularité , en plus des motifs les plus divers et des teintes les plus vives, de présenter souvent un "ohabo­lana ", une phrase proverbiale ou une formulette galante...

Ce qui fait qu'ici, on choisit son " lamba " en fonction de la couleur et du dessin; mais surtout en fonction du message qui y figure. A plus forte raison s'il est destiné à être offert.

Que de soins ne prend-on pas alors pour choisir entre les doux sous-entendus et les conseils subtilement perfides !

" Fitiavana tsy azo atao sangi­sangy " dit solennellement le premier : il ne faut pas blaguer avec l'amour. " Miala aminao zaho mahita hafa " ajoute, placide et cru, le second : Si tu t'en vas, je trouverai quelqu'un d'autre, tandis que le troisième conclut simple et direct : " Raha tiako farahiko " : Si j'aime, je suis jaloux.
Lequel choisir entre ces chatoyants courriers du coeur ?

A la maison, le lambahoany sera indifféremment porté par un homme (le pagne est alors appelé « Kitamby ») ou par une femme.
Mais les femmes, quant à elles le promènent aussi bien au bazar qu'à la plage ou le soir dans le dernier restaurant chic. Précédant largement le jean dans l'histoire du vêtement unisexe et passe-partout, le lambahoany épouse le corps des belles Majungaises à la manière d'une jupe, à partir de la taille ou comme une robe à partir du haut de la poitrine.
Sans doute sous l'influence comorienne, le " Salovana " des femmes sakalava combine, enroulés autour du corps, deux ou trois lambahoany de couleurs complémentaires tandis que le " Kisaly " rejette élégamment le tissu derrière l'épaule ou sur la tête...

Un art vestimentaire consommé où la grâce naît de la simplicité et auquel le dernier né des motifs, consacré à « Marimar » n'ajoutera probablement rien…

2006 by Patrick Bodineau in AFM-13 http://afm-13.spaces.live.com/blog/

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Always the sun, always the sun...

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en baie de la Mahajamba (2007)